Il y a quelques années, quand on s'est rendu compte de l'augmentation de la fréquence des fibrosarcomes chez le chat, et on a tout d'abord incriminé les vaccins antirabiques.
Puis, observant cette pathologie dans des zones où la vaccination contre la rage n'était pas effectué (car non obligatoire), on a pensé aux vaccins en général et plus particulièrement à l'un des adjuvants, déjà pointé du doigt en médecine humaine : l'hydroxyde d'alumine.
Des études ont été effectuées en laboratoire et sur le terrain, pour confirmer cet agent causal.
Mais aucun lien évident n'a pu être démontré. Dans le doute, et suivant le principe de précaution, des vaccins exempts de cet adjuvant ont été commercialisés.
Cependant, on a constaté que malgré cela, le fibrosarcome continuait à être régulièrement diagnostiqué.
Alors des études ont été faites pour rechercher une quelconque autre cause : sorte de produit injecté, type de matériel utilisé, injection sous-cutanée ou intramusculaire, etc,...
Jusqu'à présent, aucune cause bien déterminée n'a pu être trouvée.
Néanmoins, on a remarqué que l'incidence de cette maladie était parfois plus élevée chez certains praticiens, ou lors de certaines circonstances : il semble que toute injection un peu traumatique puisse favoriser le développement de cette tumeur dans le tissu conjonctif du chat.
Les fibrosarcomes seraient donc plus "post-injection" que "post-vaccinaux".
Ces circonstances sont par exemple :
- le fait de mettre plusieurs produits différents dans la même seringue (interaction médicamenteuse sous-cutanée provoquant une inflammation localisée),
- le fait de faire une injection en traumatisant la peau, notamment quand le chat bouge lors de la piqûre,
- ou le fait de faire plusieurs injections répétées, à intervalles réguliers au même endroit (notamment lors d'un traitement nécessitant des injections pendant plusieurs jours).
Les précautions actuellement préconisées sont donc :
- éviter, dans la mesure du possible, les injections chez le chat (préférer si possible d'autres voies)
- s'il faut faire plusieurs injections, éviter de les faire toutes au même endroit
- ne pas mélanger plusieurs produits dans une même seringue
- mettre les produits à injecter à température ambiante
- bien homogénéiser le produit avant l'injection
- ne pas utiliser la même aiguille pour injecter que celle qui a transpercé le flacon
- vérifier (ou faire vérifier par le propriétaire) le site d'injection durant le mois suivant l'injection; s'il y a la moindre "boule" qui apparaît, surveiller impérativement et procéder à l'ablation si elle grandit trop et trop vite
- pour les vaccins, changer de lieux d'injection à chaque fois
(astuce : chaque année, choisir une localisation pour tous les chats, par exemple côté gauche du cou une année, puis côté droit l'année suivante, puis région interscapulaire l'année d'après,....)
- ne plus effectuer d'injection chez un chat ayant développé un fibrosarcome dans le passé (ne vacciner que tous les 3 ans, si nécessaire uniquement,...).
Difficilement quantifiable précisément, il semblerait que la fréquence du fibrosarcome chez le chat soit faible : de l'ordre de 0,003 % (soit 3 chats sur 100.000).
Dr. A.G. (GEF - Groupe d'Etudes Félines, SAVAB)